• Empathie : ce qui fait le lien.

Voilà la définition que j’en fais. L’empathie, ce qui fait le lien entre des individus apparemment différents. On peut croire n’avoir rien en commun, mais nous partageons pourtant certaines choses : des sentiments, des émotions.

Pouvoir les comprendre chez l’autre, c’est faire le lien entre l’autre et moi.

On peut comprendre sans aimer (et vice-versa). L’empathie n’est pas l’amour, pourtant elle nous lie les un.e.s aux autres, au-delà de nos différences apparentes. C’est là que l’on se rejoint. Nous avons toustes la faculté de ressentir, nous sommes toustes capables d’émotions. Nous sommes toustes, plus ou moins et chacun.e à notre façon, sensibles.

Je me questionne toujours, mais ces temps-ci un sujet se fait plus présent que les autres dans mon esprit.
Je me demande quel est le rôle de l’empathie face à l’injustice. Je veux croire que chaque être est doté d’empathie. Je sais, bien sûr, que certain.e.s en ont plus que d’autres. Je ne sais pas toujours pourquoi – s’agit-il d’une différence neurologique, d’un conditionnement, d’une volonté consciente d’être bienveillant.e, ou peut-être un peu des trois à la fois ? Quoiqu’il en soit, j’ai du mal à savoir si l’empathie peut toujours s’accompagner de tolérance. Comment tolérer l’intolérable ?

Mon empathie va naturellement à l’opprimé.e, et je vois bien que cela me rend de plus en plus intolérante face à ceux et celles que je considère comme oppresseur.e.s. On pourrait dire que je me radicalise, pourtant il me semble que c’est simplement… Du bon sens. Vouloir défendre les valeurs d’équité et de justice sociale, tendre la main quand c’est possible, être une allié.e pour les causes qui ne sont pas les miennes… Je sais cependant que notre monde est plein de nuances, et qu’il serait prétentieux de ma part de penser que je puisse le saisir dans sa globalité. Pourtant, il faut bien commencer quelque part. Faire avec ce que l’on sait, lutter avec nos moyens. Mais parfois je me demande : mon empathie est-elle partiale ? Souvent lorsque je discute avec des personnes moins engagées, je me rends compte qu’elles me trouvent trop prompte aux jugements. Pourtant je ne me reconnais pas dans cette image, et de manière générale je ne suis pas une personne violente ou colérique. Lorsque j’affirme mes convictions, je le fais par empathie pour les personnes lésées. Celles qui souffrent de ce système mortifère, celles qui ne sont pas toujours sous nos yeux ou dans nos maisons, mais auxquelles nous devons penser si nous voulons créer un monde plus juste.

Je n’ai pas la prétention de toujours savoir ce qui est juste, c’est un fait. Mais je sais que laisser d’autres personnes souffrir pour nous ne l’est pas. Cependant je me rends compte que lorsque je défends mes valeurs avec conviction, je passe souvent pour une personne rigide.

 

Peut-être n’ai-je juste pas les bons mots.
Peut-être mon empathie me conduit-elle trop loin dans l’émotion.
Peut-être n’est-elle pas parfaite.

Tendre la main, même de manière imparfaite, n’est-ce pas mieux que de ne rien faire ? Je n’en sais rien.
Cependant, et c’est ce que je crois très fort, sans mon empathie je ne serais pas aussi concernée. C’est elle qui fait que je me sens naturellement impliquée. C’est elle qui me donne envie de soutenir des causes, même celles qui ne me concernent pas directement. C’est elle qui me donne la volonté de lutter contre les inégalités. C’est elle qui me donne la capacité de comprendre la souffrance d’autrui, mais aussi sa joie et son amour, même quand je ne les vis pas moi-même.

Comme tout, peut-être, je devrais bien un jour apprendre à me servir de cette empathie pour lutter des manières les plus efficaces possibles pour les causes qui me semblent justes. Encore. Toujours.
Si l’empathie me permet de comprendre, elle me donne aussi envie d’agir. Elle allume un feu dans mon ventre et dans mon cœur. Ce feu qui réclame la justice. Je ne veux pas tomber dans l’apathie. J’apprendrai à garder ce feu éveillé sans qu’il ne me consume. Je ferai en sorte qu’il réchauffe et qu’il éclaire tant que je le pourrais.

Je veux créer des liens, n’en briser que certains, ceux qui ne me servent pas, et continuer de partager ce feu surtout, comme nombre d’entre vous.

Embrasons le ciel ensemble.

 

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Prenez soin de vous, et merci de m’avoir lue !

Love and good vibes,

Aurane